OBTENEZ VOTRE NUMÉRO SIREN By Infonet

De quoi avez-vous besoin ?

Téléchargez un numéro SIREN

Accès à tous les services avec le contrat Infonet Pro : Premier mois à 3 € HT puis forfait à 99 € HT / mois avec 12 mois d'engagement

Services B2B d’analyse et d’information légale, juridique et financière réservés aux entreprises

Infonet est un service privé, commercial et non-officiel. Infonet est distinct et indépendant du Registre National du Commerce et des Sociétés, de l’INSEE, d’Infogreffe et des administrations publiques data.gouv.fr.

Contrat Infonet Pro
Accès illimité à tous les services
3 € HT
le premier mois
puis 99 € HT par mois
engagement 12 mois
  • Tous les filtres de recherche
  • Toutes les colonnes du listing
  • Tous les ratios bancaires
  • Tous les modules d’analyse
  • Tous les documents premium
  • Toutes les options import/export
Avis Vérifiés
Basé sur 607 avis
4.6/5
EXCELLENT
MOYEN
MAUVAIS
Les avis sont collectés par la société tierce Avis vérifiés. Ils sont affichés par ordre décroissant de date et proviennent des utilisateurs du site infonet.fr et sans aucune contrepartie. En savoir plus.

Benchmark international : équivalents du Siren dans l’UE et enjeux transfrontaliers

Dans un contexte économique où la mobilité des entreprises à l’échelle européenne s’intensifie, la question de l’identification fiable et standardisée des acteurs économiques revêt une importance stratégique. Au-delà de la simple étiquette administrative, le numéro Siren français symbolise la traçabilité, la sécurité juridique et la transparence indispensable aux échanges intra-UE. Cet article propose un tour d’horizon complet des dispositifs nationaux équivalents au Siren, de leurs fondements réglementaires jusqu’aux implications pratiques pour les entreprises qui échangent de part et d’autre des frontières communautaires.

Nous explorerons tout d’abord les objectifs et les cadres techniques qui sous-tendent ces systèmes d’identification, avant d’analyser en détail les structures codifiées propres à chaque État membre. L’étude mettra en lumière les convergences, divergences et défis techniques, puis décrira les cas d’usage opérationnels, notamment pour la vérification KYC et la gestion de la TVA intracommunautaire. Enfin, un cas pratique d’une PME française exportatrice vers la Pologne permettra d’illustrer les étapes de vérification et les gains mesurables, avant de proposer des recommandations opérationnelles et de dresser un panorama des initiatives d’harmonisation portées par la Commission européenne.

Ce guide s’adresse aux responsables compliance, directeurs financiers et managers des systèmes d’information, désireux d’optimiser la fiabilité des données entreprises, de réduire les risques juridiques et de fluidifier les processus transfrontaliers. L’approche adoptée alterne rigueur analytique, exemples concrets et conseils pragmatiques, afin d’offrir une vision holistique et immédiatement exploitable.

Panorama européen de l’identification des entreprises

Objectifs et fonctions partagés

L’identification unique des entreprises répond à plusieurs finalités convergentes à l’échelle de l’Union européenne. D’une part, elle garantit la sécurité juridique en établissant de manière univoque l’existence d’une entité et la responsabilité de ses dirigeants. Cette clarté est essentielle pour les contrats, la facturation B2B et la certification des marchés publics, où toute ambiguïté sur l’identité peut entraîner des litiges coûteux et nuire à la confiance des partenaires.

D’autre part, ces systèmes constituent un rempart contre la fraude : la fraude à la TVA, le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme sont des menaces majeures qui exploitent souvent des vides d’information ou des failles d’authentification. Un numéro d’identification structuré, doté de clés de contrôle et d’un enregistrement systématique, permet de détecter plus rapidement les anomalies et de procéder à des recoupements entre registres nationaux et bases européennes, contribuant ainsi à la sécurité globale du marché unique.

Enfin, l’identification unique facilite significativement les échanges intra-UE. En harmonisant autant que possible les formats d’identifiants et en encourageant la reconnaissance mutuelle, la Commission européenne entend simplifier la facturation électronique et la passation de marchés publics transfrontaliers. Dans un contexte où plus de 30 % des PME réalisent aujourd’hui au moins une partie de leur chiffre d’affaires hors de leur pays d’origine, l’efficacité de ces mécanismes conditionne directement la compétitivité européenne.

Cadre réglementaire et technique européen

Le règlement eIDAS (Electronic Identification, Authentication and Trust Services) joue un rôle central en favorisant la reconnaissance mutuelle des identités numériques, y compris pour les entités juridiques. Adopté en 2014 puis renforcé en 2021, il définit les niveaux de confiance et les critères d’interopérabilité, ouvrant la voie à l’intégration dans les procédures d’e-Procurement et de marchés publics électroniques.

En parallèle, le RGPD impose des limites et obligations strictes sur l’accès et la conservation des données d’entreprise. Bien que les identifiants nationaux ne relèvent pas directement des catégories de « données personnelles » lorsqu’ils se rapportent à des sociétés, ils peuvent parfois s’entrelacer avec des informations sur les dirigeants ou actionnaires. Par conséquent, les fournisseurs de services doivent veiller à ce que les traitements demeurent conformes aux principes de minimisation et de finalité.

Sur le plan des infrastructures, plusieurs portails européens fédèrent l’accès et la consultation : EC-VIES pour la validation des numéros TVA, le Portail e-Justice pour les extraits de registre, ainsi que les services liés à l’EMCS pour les mouvements de marchandises. Bien que ces outils offrent une couverture étendue, ils restent dépendants de la qualité et de la fréquence de mise à jour des registres nationaux, ce qui peut impacter la fiabilité des interrogations en temps réel.

Le rôle des registres nationaux

La diversité des autorités compétentes se traduit par une grande variété d’acteurs impliqués : chambres de commerce, administrations fiscales, greffes des tribunaux ou entités spécialisées. Chaque État membre a défini son schéma organisationnel, parfois fragmenté selon les types d’entreprises (sociétés, associations, indépendants) et les secteurs (commerce, industrie, services).

Les modes d’alimentation des registres diffèrent également : déclarations obligatoires des entreprises lors de la création et des modifications statutaires, intégration d’office à partir des données fiscales ou import de fichiers externes. Ces mécanismes déterminent la couverture et la complétude des bases, ainsi que la rapidité d’enregistrement des mises à jour.

La fréquence de mise à jour peut varier de journalière à hebdomadaire, voire mensuelle. Dans certains pays, un isolement des flux entre registres pertinentiels et registres statistiques peut générer des décalages, tandis qu’ailleurs, un bouquet unifié permet une cohérence quasi instantanée. Cette disparité influe directement sur le taux d’erreurs constaté lors des vérifications externes : en Allemagne, il est estimé à environ 0,2 % contre 0,5 % en Italie, ce qui illustre l’importance d’un suivi régulier et de mécanismes de rafraîchissement adaptés.

Cartographie détaillée des identifiants nationaux

Allemagne : Handelsregisternummer (HRB) et USt-IdNr

En Allemagne, toute société commerciale immatriculée au registre du commerce reçoit un Handelsregisternummer (HRB). Composé de huit chiffres suivis d’un suffixe parfois littéral (ex. : HRB 123456 A), il atteste de l’existence juridique et du numéro d’ordre dans le greffe local. Cette numérotation uniforme permet de remonter au dossier complet de l’entreprise sur le portail officiel Unternehmensregister.de, où sont consultables statuts, comptes annuels et modifications statutaires.

Parallèlement, l’USt-IdNr, structuré en DE + 9 chiffres, identifie spécifiquement le redevable à la TVA intracommunautaire. L’accès à cette information peut se faire via le portail VIES de la Commission européenne ou directement via le site de l’administration fiscale allemande (Bundeszentralamt für Steuern). Le taux d’erreurs de format étant inférieur à 0,2 %, la fiabilité est jugée très élevée, même si des cas de numéros obsolètes subsistent, notamment pour les entreprises radiées depuis plusieurs années.

Espagne : NIF (Número de Identificación Fiscal) / CIF (Código de Identificación Fiscal)

En Espagne, le NIF joue un double rôle selon qu’il s’applique à des personnes physiques (NIF) ou à des entités juridiques (CIF). La structure générale comprend une lettre initiale indiquant la nature de l’entité (sociedad anónima, sociedad limitada, etc.), huit chiffres et une clé de contrôle alphanumérique. Cette clé est calculée par un algorithme interne qui croise la partie numérique et un tableau de correspondance.

La consultation du NIF/CIF est gratuite et disponible sur le site de l’Agencia Tributaria. Elle permet de vérifier l’existence et la validité du numéro, mais aussi d’accéder à un certain nombre d’informations publiques sur la société, comme son objet social et ses dirigeants. L’Espagne impose une mise à jour annuelle des données, ce qui garantit une bonne fiabilité globale, même si des rotations rapides de dirigeants peuvent parfois entraîner des latences.

Italie : Codice Fiscale / Partita IVA et REA

En Italie, le Codice Fiscale (CF) se distingue du Partita IVA. Le CF, composé de 16 caractères alphanumériques, identifie les personnes physiques et les personnes morales. Pour les sociétés, la Partita IVA, codée sur 11 chiffres, sert spécifiquement aux échanges commerciaux et à la TVA. Les deux numéros peuvent coexister, mais la Partita IVA est prioritaire pour les transactions intra-UE.

Le Repertorio Economico Amministrativo (REA) complète ces dispositifs en référençant chaque établissement d’une entité. Accessible par l’interface CUP ou sur le Registro delle Imprese, le REA attribue un numéro distinct pour chaque siège secondaire, offrant ainsi une granularité propre aux grands groupes et aux réseaux multi-sites. La fréquence de mise à jour hebdomadaire du registre civil économique assure une fiabilité généralement supérieure à 99 %.

Pays-Bas : Kamer van Koophandel-nummer (KvK-nummer)

Aux Pays-Bas, toute entreprise s’enregistre auprès de la Kamer van Koophandel (KvK), obtenant un KvK-nummer à huit chiffres. Contrairement à certains pays, les établissements secondaires ne reçoivent pas de numéros distincts, ce qui simplifie la gestion mais peut limiter la traçabilité par site. Cette unicité favorise une vision consolidée du groupe en une seule entrée.

L’API KVK offre une interface RESTful permettant la vérification instantanée en JSON ou XML, avec un taux de disponibilité contractuel de 99,5 %. Les données mises à jour quotidiennement intègrent les modifications statutaires et les dissolutions, rendant l’outil particulièrement adapté aux systèmes ERP et CRM cherchant des mises à jour en temps réel.

Pologne : NIP (Numéro d’ident. du Payeur), REGON, KRS

En Pologne, la multiplicité des identifiants se traduit par un NIP (10 chiffres) pour la fiscalité et la TVA, un REGON (9 chiffres) à des fins statistiques, et un numéro KRS pour le registre judiciaire des sociétés, associations et fondations. Ce triple marquage offre une richesse d’information mais nécessite un cheminement de vérification plus complexe, souvent séquencé entre l’offre de services Gov.pl et les API privées intégrées.

Le REGON est particulièrement intéressant pour les analyses sectorielles et la data-driven compliance, tandis que le NIP reste central pour la facturation intracommunautaire. La mise à jour bi-hebdomadaire du KRS garantit la visibilité sur les procédures collectives et les événements structurels, ce qui constitue un atout pour la due diligence approfondie.

Belgique : Numéro d’entreprise BCE (VAT BE + numéro national)

La Banque-Carrefour des Entreprises (BCE/KBO) attribue à chaque société un numéro national à 10 chiffres, complété de l’acronyme BE lorsqu’il s’agit de la version TVA (ex. : BE0123456789). Cette structuration intègre une clé de contrôle calculée via l’algorithme mod 97–10, réduisant le taux d’erreurs à moins de 0,3 %.

L’accès aux données se fait via le site e-Justice ou par flux Open Data, disponibles en CSV et JSON. Les informations fournies incluent la forme juridique, le capital social et les dirigeants, avec des mises à jour journalières pour les événements critiques comme les radiations ou les changements de gérance.

Suède : Organisationsnummer

En Suède, l’organisationsnummer se compose de dix chiffres, dont les six premiers correspondent généralement à une forme de date (YYMMDD) reprenant celle de création pour les personnes morales. Ce format facilite l’incorporation des données dans les bases de population, mais peut parfois prêter à confusion avec les identifiants personnels.

Bolagsverket, l’autorité en charge, garantit une transparence élevée en fournissant un accès public via son site et une API REST. Les mises à jour sont effectuées en temps réel pour les immatriculations et les dissolutions, offrant ainsi un degré de fiabilité estimé à 99,8 %.

Tableau récapitulatif comparatif

Le tableau ci-dessous synthétise les principales caractéristiques des identifiants nationaux :

PaysAutoritéFormatObjectifAccèsUsage principal
AllemagneGreffes (Handelsregister)HRB 123456A / DE123456789Statut commercial / TVASite Unternehmensregister / VIESDue diligence, facturation
EspagneAgencia TributariaSN1234567CFiscal / TVAPortail en ligneContrats B2B, déclarations
ItalieRegistro delle ImpreseIT12345678901 / REA123456TVA / établissementsInterface CUPERP, marchés publics
Pays BasKvK12345678Unique entrepriseAPI KVKVérification en temps réel
PologneGov.pl / RegistreNIP1234567890 / REGON123456789Fiscal / statistiqueAPI publiquesAnalyses sectorielles
BelgiqueBCE/KBOBE0123456789TVA / entreprisese-JusticeOpen Data, conformité
SuèdeBolagsverketYYYYMMDD-XXXXIdentifiant uniqueAPI RESTTransparence et audits

Convergences et divergences techniques et fonctionnelles

Formats, clés de contrôle et mécanismes de robustesse

À l’échelle de l’UE, plusieurs algorithmes de vérification sont employés : Luhn (Pays-Bas, Suède), mod 97–10 (Belgique, Espagne) ou méthodes maison (Italie, Pologne). Ces mécanismes assurent une détection précoce des erreurs de saisie, avec des taux d’erreurs observés allant de 0,1 % pour les formats standardisés à 0,7 % dans les systèmes plus disparates. C’est un levier essentiel pour réduire les rejets de transactions et les relances inutiles.

La robustesse d’un identifiant n’est pas seulement une question de clé de contrôle, mais aussi d’intégrité des mises à jour et de cohérence entre les bases. Par exemple, un numéro IGNORE ou redondant peut subsister si l’entreprise n’a pas signalé sa dissolution dans les délais légaux, ce qui met en exergue la nécessité d’un rafraîchissement automatisé et régulier.

Portée : entreprise vs établissement

Certains États dissocient clairement l’entité juridique (groupe) des établissements secondaires (France, Italie, Pologne), offrant ainsi un niveau de détail granulaire. Cette approche facilite la gestion des réseaux multi-sites et la ventilation des flux de TVA par localisation. En revanche, d’autres pays (Pays-Bas, Suède) privilégient un identifiant global, simplifiant la maintenance du registre mais limitant la multi-dimensionnalité des analyses locales.

Pour une entreprise internationale, le choix entre identifiant global et granularité par établissement influence la conception des workflows internes, notamment pour la réconciliation comptable et le reporting. Les ERP multinationaux doivent donc intégrer ces disparités pour garantir une consolidation fiable des données opérationnelles.

Interopérabilité et accès machine-to-machine

L’interopérabilité repose sur la disponibilité d’API standardisées, la fréquence de mise à jour et les engagements de niveau de service (SLA). Les fournisseurs nationaux ou privés proposent souvent des endpoints RESTful avec des formats de sortie en XML, JSON ou CSV, accompagnés de documentation exhaustive. Toutefois, seuls quelques registres – notamment KvK et Bolagsverket – offrent des SLA garantis autour de 99,5 % de disponibilité.

La mise en place d’architectures de type ESB (Enterprise Service Bus) ou API management devient cruciale pour orchestrer ces flux, gérer les quotas et sécuriser les clés d’accès. Un traitement batch simple peut suffire pour des rafraîchissements nocturnes, mais les usages critiques – KYC instantané, facturation électronique – nécessitent une intégration en temps réel et des solutions de fallback en cas de panne de la source principale.

Usages opérationnels et cas d’usage transfrontaliers

KYC et due diligence

La mise en place d’un processus Know Your Customer exige une combinaison de vérifications automatiques et de contrôles manuels. Les institutions financières, soumises à la 5e directive anti-blanchiment, s’appuient sur l’interrogation des registres pour valider l’existence, la forme juridique et la liste des bénéficiaires effectifs. Environ 70 % des banques européennes automatisent aujourd’hui une partie de ces vérifications via des API, réduisant de 40 % le temps consacré aux contrôles manuels.

Cependant, dans les cas de structures complexes ou de groupes internationaux, la simple vérification du numéro d’identification ne suffit pas. Il est alors nécessaire d’extraire les liens de participation, de croiser avec des bases de sanctions et de surveiller en continu les mises à jour statutaires. Cette approche hybride, combinant data mining et expertise humaine, garantit un niveau de compliance robuste.

Gestion de la TVA intracommunautaire

La validation des numéros TVA via le service VIES reste un réflexe systématique pour les opérations B2B. Le taux de rejet moyen est de l’ordre de 0,5 % à 0,7 % en 2023, témoignant de la persistance de numéros invalides ou obsolètes. Ces rejets peuvent générer des pénalités financières et retarder les paiements clients, d’où l’importance d’un contrôle en amont avant émission de la facture.

Les opérateurs économiques intègrent dorénavant ces vérifications dans leurs processus de gestion de la TVA, avec des flux automatisés déclenchés dès la saisie du client étranger. Certains ERP intègrent même des alertes dynamiques en cas de changement de statut d’une entreprise, permettant de prévenir proactivement les responsables comptables et de limiter les risques de redressement.

Intégration dans ERP/CRM multinationaux

L’enrichissement des fiches tiers dans les ERP et les CRM repose sur la cartographie des flux de données entre les sources nationales et les systèmes internes. Un orchestrateur d’API centralisé recueille les données d’identification, les normalise et les diffuse vers les modules compte client, facturation et compliance. La mise en place de connecteurs dédiés évite la duplication des développements et assure une maintenance plus agile.

Parmi les bonnes pratiques, on retrouve la génération de logs de requêtes, la traçabilité des réponses et l’établissement de tableaux de bord de qualité des données. Des indicateurs tels que le taux de rafraîchissement, le nombre d’erreurs de correspondance et les délais de réponse API permettent de piloter la performance du dispositif et d’identifier rapidement les points de rupture.

Facturation électronique B2B/B2G

La directive européenne sur la facturation électronique B2G, ainsi que les initiatives Peppol et Factur-X, imposent des contrôles préalables de la validité des identifiants. Avant l’émission de la facture, le système doit s’assurer que le numéro d’entreprise du destinataire est exact et reconnu par le registre national ou VIES. Cette étape, souvent automatisée, réduit considérablement le taux de retours pour correction.

Les solutions Peppol intègrent un réseau sécurisé de métadonnées, garantissant la transmission fluide de documents entre les administrations publiques et les fournisseurs. Dans ce cadre, la normalisation des identifiants devient un facteur clé de réussite : les factures refusées pour identité incorrecte peuvent représenter jusqu’à 2 % du volume total dans certains pays, d’après une étude récente de la Commission européenne.

Enjeux juridiques et conformité européenne

Protection des données personnelles et RGPD

Si les numéros d’identification des entreprises ne relèvent pas directement du champ des données personnelles, ils peuvent se trouver articulés à des informations sur les personnes physiques (dirigeants, propriétaires). La jurisprudence de la CJUE et les décisions de la CNIL rappellent que toute donnée permettant d’identifier indirectement un individu doit être traitée conformément aux principes de légitimité, de proportionnalité et de durée limitée.

En pratique, les fournisseurs de services de vérification doivent mettre en place des procédures de pseudonymisation lorsque les bases contiennent des données sensibles sur les bénéficiaires effectifs. Des audits internes réguliers et des registres de traitement permettent de démontrer la conformité et d’anticiper les contrôles et les sanctions potentielles.

Reconnaissance mutuelle et présomption de validité

La reconnaissance mutuelle des identifiants nationaux est encadrée par le règlement eIDAS et par des textes sectoriels (directive TVA, directive marchés publics). La présomption de validité repose sur la hiérarchie des sources : un numéro extrait du registre national prévaut sur toute autre base ou document. En cas de divergence, les opérateurs peuvent solliciter une confirmation formelle auprès de l’autorité émettrice via des procédures ad hoc.

La mise en place de mécanismes de recours est également prévue : par exemple, en matière de TVA, un opérateur redevable peut demander une attestation de validité auprès de l’administration fiscale concernée. Cette démarche peut réduire les risques de redressement, notamment lorsque le numéro a été validé par erreur dans un système automatisé obsolète.

Sanctions et risques juridiques

Les conséquences d’une utilisation de données erronées peuvent aller de l’amende administrative (jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires annuel selon la directive TVA) à la nullité partielle des contrats en cas de fraude avérée. Des entreprises de dimension internationale ont vu leur accès à certains marchés publics suspendu à la suite de constats d’inexactitude dans leurs informations d’identification.

Des études de cas réels illustrent ces risques : un grand groupe de construction a été sanctionné à hauteur de 500 000 € pour avoir facturé des pays voisins avec des numéros TVA radiés, tandis qu’un acteur du secteur de la santé a perdu un appel d’offres de 10 M€ en raison d’une divergence entre son numéro national et celui consulté par l’administration adjudicatrice.

Cas pratique comparatif : une PME française exportatrice en Pologne

Contexte et objectifs de la PME

Une PME spécialisée dans la fabrication de matériel industriel souhaitait élargir son marché vers la Pologne. Les principaux objectifs étaient de sécuriser les transactions, de respecter les obligations TVA intracommunautaire et de vérifier la solidité financière de ses fournisseurs locaux. L’enjeu consistait également à limiter les délais de paiement et à maîtriser les coûts administratifs liés aux vérifications manuelles.

Étapes de vérification des identifiants FR – PL

Le processus démarrait par la consultation du Siren et du Siret sur Infogreffe, suivie de la récupération du NIP et du REGON via Gov.pl ou une API privée (Apisophie). Chaque numéro faisait l’objet d’une vérification croisée : format, clé de contrôle, existence et date de radiation éventuelle. Les réponses étaient centralisées dans un tableau de suivi alimenté automatiquement dans l’outil de gestion commerciale.

Points de vigilance et écueils

Plusieurs obstacles ont été identifiés : délais de propagation des mises à jour dans le registre polonais (jusqu’à 48 heures), pertes de zéros significatifs lors des extractions CSV, et préfixes nationaux non détectés par certains scripts de validation. Ces incidences ont entraîné des rejets systématiques par l’ERP au format strict, nécessitant un ajustement des règles de parsing et la mise en place de contrôles manuels pour les cas douteux.

Résultats et gains mesurables

Grâce à l’automatisation partielle, le temps de traitement des nouveaux dossiers fournisseurs a été réduit de 30 %, passant de 45 minutes en moyenne à 30 minutes. Le taux de relance pour documents manquants a diminué de 15 %, libérant ainsi les équipes administratives pour des tâches à plus forte valeur ajoutée. La PME a également constaté une diminution de 20 % des incidents de facturation liés à l’invalidité des numéros TVA.

Recommandations pratiques pour les professionnels

Pour garantir la fiabilité et l’efficacité des processus de vérification d’identifiants, il est essentiel de s’appuyer sur des outils adaptés et de mettre en place un suivi régulier. Voici quelques préconisations clés :

Perspectives d’une harmonisation progressive

La Commission européenne a engagé plusieurs chantiers afin de tendre vers un identifiant unique européen (EUID). Le projet Eurogroups Register vise à consolider les données issues des registres nationaux, tandis que l’initiative EBSI (European Blockchain Services Infrastructure) explore l’usage de la blockchain pour garantir l’intégrité et la traçabilité des informations d’identification. Ces démarches s’inscrivent dans une feuille de route 2025-2030, avec l’objectif de réduire les coûts de compliance et de faciliter les démarches transfrontalières.

Les entreprises attendent de ces évolutions non seulement une simplification administrative, mais aussi une meilleure sécurité juridique et une réduction des délais. Toutefois, les résistances subsistent, notamment en matière de souveraineté des registres nationaux et de coûts de transition pour adapter les systèmes d’information. L’enjeu sera alors de trouver un compromis entre standardisation européenne et préservation de la diversité nationale, tout en assurant la participation active des stakeholders privés et publics.

L’aboutissement de ces initiatives pourrait transformer profondément les pratiques actuelles, offrant aux opérateurs une vraie vision consolidée de leurs partenaires et fournisseurs à l’échelle continentale. À terme, la mise en place d’un EUID fiable et universel constituerait un pas décisif vers une authentique identité d’entreprise européenne, renforçant la confiance et la compétitivité du marché unique.

Pour en savoir + sur le numéro SIREN