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La sécurité et la confidentialité des bases Siren dans le cadre de la RGPD

La gestion des numéros Siren et Siret représente un enjeu majeur pour les organisations publiques et privées, tant sur le plan opérationnel que réglementaire. Depuis l’entrée en vigueur du RGPD, ces identifiants d’entreprise, largement utilisés dans les échanges de données, sont devenus l’objet d’une attention renforcée de la part de la CNIL et des autorités judiciaires. Au-delà de leur rôle fonctionnel, ils constituent un vecteur potentiel de réidentification et de traçabilité, plaçant les responsables de traitement devant des défis techniques et organisationnels exigeants.

Dans un contexte où plus de 30 % des incidents signalés auprès de la CNIL concernent des fuites de données à caractère professionnel, il est indispensable de comprendre la qualification juridique de ces numéros, d’anticiper les risques spécifiques, et de mettre en place des mesures de sécurité robustes. Cet article s’adresse aux DPO, RSSI et responsables métiers souhaitant approfondir leurs connaissances et renforcer leur conformité tout en minimisant les vulnérabilités associées aux bases Siren.

Nous examinerons successivement le cadre législatif propre aux numéros Siren, la cartographie des risques, les mesures techniques à déployer, les processus organisationnels à formaliser, les scénarios d’incidents et plans de réponse, les dispositifs d’audit et de contrôle continu, la gouvernance interne et enfin les perspectives d’innovation pour une protection accrue et une confiance durable.

1. Cadre législatif et enjeux spécifiques aux données Siren

1.1. Positionnement des numéros Siren/Siret dans le RGPD

La qualification juridique des numéros Siren et Siret soulève d’emblée la question de leur statut : s’agit-il de « données à caractère personnel » ou de « données d’entreprises » ? Aux termes de l’art. 4 du RGPD, une donnée personnelle désigne toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable. Les numéros Siren sont, a priori, attribués à des entités juridiques, mais lorsqu’ils sont rapprochés d’un représentant légal, ils deviennent indirectement des données personnelles. La CNIL considère ainsi que toute référence à un numéro Siren implique un traitement responsable soumis aux obligations de l’art. 5 (principe de limitation des finalités) et de l’art. 6 (licéité du traitement).

1.2. Finalités légitimes et intérêts publics/privés

La CNIL admet plusieurs finalités légitimes pour le traitement des bases Siren : élaboration de statistiques économiques (agrégation au niveau secteur d’activité), relances fiscales ou recouvrement, prospection B2B orientée, et études de marché. Toutefois, lorsque l’activité dépasse 500 000 enregistrements, l’autorité impose une évaluation d’impact (DPIA) systématique conformément à ses lignes directrices. L’objectif est d’équilibrer l’intérêt public – stabilité économique, collecte de données sectorielles – et l’intérêt privé, tout en encadrant strictement la finalité pour éviter l’usage détourné des numéros Siren.

1.3. Responsabilités des acteurs (Insee, DGFIP, entreprises utilisatrices)

Dans l’écosystème Siren, l’Insee assume le rôle de responsable de traitement principal, garant de la mise à jour et de l’exactitude des données. La DGFIP intervient comme sous-traitant pour les finalités fiscales. Les entreprises utilisatrices, qu’il s’agisse d’éditeurs de CRM ou de prestataires cloud, portent leur propre responsabilité conjointe en matière de sécurité et de confidentialité. Tout manquement à l’art. 32 RGPD peut entraîner des sanctions financières, et chaque acteur doit veiller à la signature d’un contrat de sous-traitance conforme, intégrant des clauses de confidentialité et des obligations de notification des failles.

2. Cartographie des risques et vulnérabilités propres aux bases Siren

2.1. Risques de réidentification et de recoupement

Les numéros Siren, lorsqu’ils sont croisés avec des réseaux sociaux, des annuaires professionnels ou des bases publiques, deviennent des vecteurs de réidentification. Un attaquant peut enrichir une base anonymisée en ajoutant des champs complémentaires puis recouper avec des datasets tiers. Selon une étude interne de la CNIL, près de 45 % des fuites analysées exploitaient ce mode d’attaque pour reconstituer l’identité des dirigeants. Pour contrer ce risque, il convient de mettre en place des contrôles d’accès granulaires et des règles de jumelage responsables, limitant la corrélation automatique par des tiers.

2.2. Fuites accidentelles et erreurs de configuration

Un cas emblématique de fuite accidentelle concerne un bucket S3 mal configuré, exposant plus de 10 millions de numéros Siret pendant plusieurs semaines. L’accès public non protégé d’API REST a permis le téléchargement massif de fichiers CSV. Cet incident souligne l’importance d’un audit régulier des permissions, ainsi que l’application d’une checklist d’auto-audit pour les environnements cloud : vérification des ACL, chiffrement au repos, tests de pénétration périodiques et revues de configuration automatisées.

2.3. Menaces internes et fraudes liées au Siren

La menace interne reste l’un des vecteurs les plus insidieux. Des collaborateurs disposant d’un accès privilégié peuvent usurper des numéros Siren pour générer de faux contrats de prestation et détourner des paiements. La CNIL rapporte que 12 % des dossiers disciplinaires font suite à une exploitation abusive de la base Siren par des employés. Outre le cloisonnement des accès, il est essentiel d’instituer des procédures de revue des droits et de mettre en place un système de détection des comportements suspects basé sur l’analyse comportementale.

3. Mesures techniques de protection des recours à la RGPD

3.1. Chiffrement au repos et en transit

Le chiffrement représente la barrière primaire contre la divulgation non autorisée. Pour le chiffrement des données au repos, les algorithmes AES-256 sont recommandés. En transit, l’utilisation de TLS 1.3 garantit la confidentialité des échanges API. La gestion des clés doit être confiée à un module HSM externe ou à un service cloud certifié FIPS 140-2. Une politique de rotation automatique des clés, fixée tous les 90 jours, limite la durée d’exposition en cas de compromission. Cette approche garantit une continuité de service sans perte de performance.

3.2. Authentification forte et contrôle d’accès (IAM, RBAC)

La mise en place d’un système OAuth2 couplé à OIDC pour les API Siren permet de distinguer les niveaux de privilèges : lecture seule, écriture, mise à jour ou suppression. Un modèle RBAC (Role-Based Access Control) granulométrique assure que chaque service ou utilisateur dispose uniquement des droits nécessaires à son périmètre. L’intégration d’une authentification multifacteur (MFA) pour les accès à privilèges réduit de 80 % les risques de compromission liée à des identifiants dérobés.

3.3. Journaux (logs) et détection d’anomalies

La centralisation des journaux dans une solution SIEM (Splunk ou ELK) est indispensable pour détecter en temps réel les anomalies. Des KPIs tels que le nombre d’échecs d’authentification, le volume de requêtes suspectes par minute, ou la latence anormale des appels API, permettent de déclencher des alertes automatiques. Une corrélation des logs réseau et sécurité offre une visibilité consolidée sur les comportements inhabituels, facilitant la prise de décision rapide en cas d’intrusion.

4. Processus organisationnels et opérationnels

4.1. Principes de minimisation et de limitation de conservation

Le principe de minimisation impose de ne conserver que les numéros Siren strictement nécessaires. La CNIL recommande une durée de conservation de trois ans pour la prospection commerciale et cinq ans pour les obligations fiscales, sauf dispositions légales contraires. L’automatisation des workflows de purge garantit la suppression fiable des données périmées. Un audit périodique semestriel vérifie la conformité des durées de conservation et signale tout écart en amont d’une inspection.

4.2. Pseudonymisation et anonymisation

Pour les analyses internes à faible risque, la tokenisation des numéros Siren offre une couche de protection supplémentaire. Chaque identifiant est remplacé par un jeton unique, référencé dans une table isolée. L’anonymisation dite irréversible, fondée sur l’ajout de bruit statistique, exige une attention spéciale : au-delà de 30 000 enregistrements, le risque de réidentification via des techniques de data mining subsiste. Il est donc crucial de documenter les méthodes utilisées pour justifier de la robustesse du processus.

4.3. Gestion des droits d’accès et des demandes des personnes concernées

Bien que les numéros Siren ne relèvent pas directement du droit d’accès d’une personne physique, la CNIL impose un traitement rigoureux des demandes liées aux représentants légaux. Le processus RGPD – accès, rectification, effacement – doit être formalisé par un circuit de validation interne, avec un délai de réponse de un mois, extensible une fois de deux mois si le volume d’enregistrements est considérable. Des modèles de correspondance normalisés accélèrent la prise en charge et garantissent la traçabilité.

5. Scénarios d’incidents et plan de réponse

5.1. Étude de cas réelle : fuite de la base Siren d’un partenaire B2B

En 2021, un acteur B2B spécialisé dans le marketing a subi la fuite de 2 millions de numéros Siren via un serveur Elasticsearch non protégé. La chronologie révèle une configuration erronée détectée par un scanner automatique, suivie d’un dump complet en moins de deux heures. Les données exposées ont conduit à une amende de 250 000 € infligée par la CNIL, à une perte de confiance client estimée à 15 % de chiffre d’affaires, et à un coût juridique dépassant 300 000 €.

5.2. Plan de réponse aux incidents (IRP)

Un plan de réponse aux incidents structuré se compose de cinq phases : détection, confinement, éradication, rétablissement et post-mortem. Un tableau de bord de crise, mis à jour en temps réel, présente les indicateurs clés : temps moyen de détection, durée de confinement, volume de données impactées, et suivi des actions correctives. Des simulations semestrielles renforcent la réactivité des équipes et éprouvent la coordination entre RSSI, DPO et cellule communication.

5.3. Notification CNIL et communication externe

L’art. 33 du RGPD impose la notification à la CNIL sous 72 heures si le risque pour la vie privée est jugé élevé. Pour évaluer ce risque, on combine la nature des données, la portée de la fuite et le nombre de parties prenantes. La notification doit comporter la description de l’incident, ses conséquences probables, et les mesures déjà engagées. Côté communication externe, un communiqué synthétique, relayé par un porte-parole formé aux médias, permet de maîtriser l’impact réputationnel.

6. Audit, contrôle continu et indicateurs de conformité

6.1. Checklist d’audit RGPD dédiée aux bases Siren

Une checklist de 50 points de contrôle couvre la licéité du traitement, la sécurité des données, la tenue du registre, la réalisation de DPIA et la conformité des transferts internationaux. Ces points se répartissent en cinq catégories : gouvernance, sécurité technique, processus opérationnels, documentation et sensibilisation. La fréquence idéale est un audit interne trimestriel complété par un audit externe annuel, permettant de détecter précocement les dérives et d’ajuster les politiques de conformité.

6.2. Tableaux de bord et KPIs de conformité

Les tableaux de bord intègrent des indicateurs quantitatifs tels que le taux de mise à jour des accès (objectif 100 %), le nombre de DPIA validées par an (minimum 2 pour les grands acteurs), et le nombre d’incidents détectés par mois. En comparatif sectoriel, la performance sécurité d’un bon élève se place 20 % au-dessus de la moyenne marché, mesurée par les enquêtes annuelles de la CNIL et de l’Insee.

6.3. Tirer parti des API publiques et des outils de monitoring

L’API Apisophie permet de vérifier automatiquement la validité d’un Siren et de détecter les doublons ou anomalies en temps réel. Couplée à un outil de monitoring dynamique, cette intégration draine des alertes dès qu’un pic d’appels ou un taux d’erreur élevé est détecté. Ce dispositif garantit une surveillance continue de la qualité des données et limite les risques liés à l’utilisation de numéros obsolètes ou falsifiés.

7. Gouvernance interne et sensibilisation des parties prenantes

7.1. Rôles et responsabilités (DPO, RSSI, métier, SI)

La mise en place d’un RACI simplifié pour la gestion des numéros Siren clarifie les rôles de chaque acteur : le DPO valide la conformité, le RSSI pilote la sécurité, le métier définit les finalités, et le service SI administre la plateforme. Des fiches de poste détaillées précisent les tâches, par exemple le DPO responsable du registre des traitements et l’administrateur base en charge des backups chiffrés et des revues mensuelles des droits d’accès.

7.2. Plan de formation et campagnes de sensibilisation

Des ateliers « attaque/défense » basés sur des études de cas réels mobilisent les collaborateurs autour des scénarios d’exploitation de bases Siren. Quizz interactifs permettent de mesurer le niveau de maturité RGPD, et un certificat interne valide la bonne compréhension des pratiques. Entre 2022 et 2023, plus de 85 % des salariés formés ont amélioré leur score moyen de 30 % sur le module « sécurité des données sensibles ».

7.3. Chartes et procédures opérationnelles standard (SOP)

La charte informatique doit mentionner explicitement l’usage des numéros Siren, les conditions d’attribution des droits, et les sanctions en cas de non-respect. Une procédure de gestion des accès et de révocation, formalisée en six étapes – demande, validation responsable métier, mise en œuvre par l’IT, test, documentation, audit – garantit un suivi exhaustif des changements et limite les droits obsolètes.

8. Perspectives et innovations pour renforcer la confiance

8.1. Approche zero trust appliquée aux API Siren

L’approche Zero Trust repose sur la micro-segmentation des réseaux, l’authentification continue des sessions et la MFA dynamique. Des prototypes menés par des grands comptes montrent une réduction de 60 % du temps de latence dans les appels API grâce à des tokens à courte durée de vie et à la vérification en continu du contexte d’accès (géolocalisation, heuristique utilisateur). Cette méthode offre une défense en profondeur adaptée aux environnements distribués.

8.2. IA et anonymisation adaptative

Les algorithmes de differential privacy permettent d’ajouter un bruit calibré dans les requêtes statistiques, tout en conservant une précision opérationnelle. Dans une expérimentation interne, on a observé une réduction de 40 % du risque de réidentification sur un panel de 100 000 entreprises. L’IA est également mobilisée pour ajuster en temps réel le niveau d’anonymisation selon le profil de l’utilisateur et le volume d’appels, optimisant le compromis entre confidentialité et utilité des données.

8.3. Blockchain pour traçabilité des accès et immutabilité des logs

Un proof of concept mené dans le secteur financier a utilisé une blockchain privée pour horodater chaque accès à la base Siren, garantissant une traçabilité infalsifiable. Chaque smart contract enregistre l’identité de l’utilisateur, l’opération réalisée et le timestamp. Malgré une hausse de 15 % du coût de stockage, cette solution facilite les audits et répond aux recommandations CNIL sur l’immutabilité des logs. Les limites, notamment la volumétrie et la latence, restent à optimiser pour une adoption généralisée.

Vers une sécurisation globale et agile des identifiants d’entreprise

La protection des numéros Siren au regard du RGPD requiert une approche holistique, mêlant exigences légales, techniques et organisationnelles. Les innovations telles que l’anonymisation adaptative et la blockchain apportent des pistes d’amélioration substantielles, tandis que l’intégration d’un modèle Zero Trust modernise la posture de sécurité. Au cœur de cette démarche, la sensibilisation continue des acteurs et la mise à jour régulière des audits restent essentielles pour anticiper les menaces émergentes.

À l’heure où la confiance numérique devient un différenciateur stratégique, chaque responsable de traitement est invité à consolider son dispositif— de la cartographie des risques aux procédures de crise— pour garantir la résilience de ses services et la conformité durable de ses bases Siren.

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